03/04/2008

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La Peste de Chuck Palahniuk
Avec 'Peste', Chuck Palahniuk poursuit sa terrible diatribe, âpre et furieuse, contre la vie moderne et cette Amérique pudibonde qu'il a pris en grippe. Sous la forme d'une oraison funèbre à voix multiples, sorte de 'Hollywood Story' mais autrement plus trash, Chuck Palahniuk s'applique à dresser le portrait de Buster "Rant" Casey. Au fil des anecdotes, mensonges et calomnies de tous ceux qui l'ont connu de près ou de loin, se dessine peu à peu le visage de ce personnage décadent, miroir d'un monde dégénérescent. Sa ville, Middletown, est ce bled paumé d'une Amérique désoeuvrée. Un "nid de crétins" se reproduisant entre eux. C'est sur ce royaume que règne "Rant" Casey. Bien entendu, l'écrivain "choc" ne ménage pas son lecteur. Il l'excite, le nargue, le provoque, à la limite de l'écoeurement. Son imagerie est violente, crasseuse, pornographique. Des meutes de chien sanguinaires, des "Tornades de Sexe", des "constellations de souillures collantes". 'Peste' présente le même dispositif narratif que ses prédécesseurs. Un récit décousu. Une écriture délicieusement scandaleuse. La chair y est à vif. Le sang, omniprésent. Les odeurs, putrides. Et pourtant, les pages se tournent encore et encore. Progressant au grès des témoignages, au milieu de ce roman cisaillé, le lecteur retrouve cette atmosphère crispante et ce rythme haletant qui caractérisaient 'Fight Club' ou 'A l'estomac'. Chuck Palahniuk est un écrivain hargneux. 'Peste', un livre corrosif. Une oeuvre névrotique où le rire côtoie l'horreur. Où la vie apparaît sombre et la mort lumineuse.
Trop fort, j'ai adoré!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Palahniuk, j'adore !

Anonyme a dit…

j'suis nulle...j'ai tapé trop vite...l'anonyme du haut, c'est moi ;)